Historique (1000 mots minimum)
PréludePersonne à bord du cargo ne savait vraiment ce qui avait poussé cette mère et son enfant à embarquer, et à fuir ainsi leur monde. Eléanore Horrain y avait veillé, préservant ainsi le secret des origines du nourrisson qu'elle portait dans ses bras. Une petite fille, qui dormait paisiblement, emmailloté dans une couverture et blottit contre le sein de sa mère. L'enfant avait vu le jour quelques semaines plus tôt, au coeur de la plus magnifique des régions qu'abritait le Monde d'Alsakan : les dix vallées.
Le capitaine du cargo cependant n'était pas dupe. Il ne savait pas qui était Eléanore, ni pourquoi elle fuyait, mais il était évident qu'elle ne partait pas de son plein gré. Une raison, quelle qu'elle soit, l'y avait contrainte. Il avait d'ailleurs hésité un instant à accéder à cette requête lorsque la vraisemblable mère s'était enquérie de son aide, échangeant celle-ci contre une somme plus que rondelette. L'enfant était-il le sien ? Que cherchait-elle à fuir ? Ou qui ? Pourquoi cela avait-il semblé si urgent ? Tant de questions qui s'étaient bousculé dans sa tête, pour finalement accepter. Il fallait avouer que la requête n'était pas des plus compliquée : emmener femme et enfant, dans le plus grand secret, là où personne ne viendrait les trouver. Et ça sans attirer la moindre attention ou parler de l'accord. Les deux êtres n'auraient pour bagages que leurs vêtements et un sac avec quelques affaires. La destination était toute trouvée : une colonie sur Ruusan. Récente, et surtout, un lieu où il devait déjà déposer des caisses de stock et du personnel. De quoi augmenter les bénéfices d'un tel voyage finalement, en faisant d'un trajet deux revenus.
Lors du voyage, Eléanore chercha tous les moyens de ne pas attirer l'attention sur elle ou sur son enfant, mais également à se rendre utile et à chercher à se faire des contacts parmi les gens qui seraient finalement ses futurs voisins, et y parvint en se liant d'amitié avec un bestiaire qui répondait au nom d'Elan Mc Thigan. L'homme était prêt à offrir gite et couverts aux deux êtres, en échange des services de la mère pour tenir son futur commerce. Un marché équitable, que cette dernière accepta.
C'est ainsi qu'Abigaïl grandit sur Ruusan, et y vécut pendant cinq années. Cinq années où elle serait choyée par une mère aimante, et sous la protection de leur "bienfaiteur". Un bienfaiteur qui, aux yeux de l'enfant, se révéla un père de substitution idéal. La seule chose qu'Eléanore ignorait, c'était que l'on ne peut se soustraire au destin. Surtout quand celui-ci est lié à la Force.
A destiny : Way of a Jedi-"Je te le promets...." déclarai-je, alors qu'elle expirait une dernière fois, la tête dans mes bras. Non loin, les deux Jedi affrontaient la créature qui avait blessé mortellement ma mère, aidant ainsi Elan. Moi, je ne réalisais pas réellement ce qui était en train de se passer actuellement. Je ne réalisais pas, de mes cinq ans, que ma mère venait de mourir. Ma voix sanglotante l’appelait encore, cherchait à lui faire rouvrir les yeux.
Tout avait commencé avec leur venue et l'apparition de cette bête. Elan, face à ce montre avait fait un rapport, et les suites avaient été qu'ils avaient été envoyé tous deux. Pour une raison que je ne comprenais pas, ne m'en rendant même pas compte, l'attitude de Mère avait changé lorsqu'elle avait appris. Moi j'étais surexcitée, mais elle, elle ne l'avait pas été. Je ne me l'expliquais pas. Avait-elle peur des Jedi ? J'avoue que je ne me posais même pas la question. Moi, je rêvais comme tout enfant de mon âge de les voir, de les approcher, de contempler ces chevaliers de légende.
Quelques jours avant leur arrivée, ma mère m'isola dans ma chambre, et m'ordonna une chose qui me fit la bouder : elle voulait que je ne m'approches pas des Jedi. Et lorsque je demandais pourquoi, offensée et bougonne, elle fuyait la réponse, se contentant de son ordre. Bien sur, l'enfant que j'étais désobéit à la première occasion, tant je voulais voir à quoi ils ressemblaient. Je les suivis, eux et Elan, alors qu'ils s'aventuraient dans la jungle avoisinante et finalement, je les perdais et me perdit également en chemin. La peur m'envahit, et guida la créature jusqu'à moi. Ma mère me sauva, mais ce fut au prix de sa propre vie. Avant de mourir cependant, elle se confessa à moi sur mes origines, mon ascendance et me fit promettre alors de conserver cela sous silence. Sur ces quelques instants de solitude, ma vie venait de basculer. Elle savait depuis toujours que j'avais la Force en moi. Elle avait redouté mon départ pour l'une des enclaves Jedi, mais n'eut pas le temps de me dire pourquoi qu'elle rejoignit la mort avec une étrange impression de quiétude. Se décharger de son secret l'avait soulagé, et avait dans le même temps définitivement changé mon destin. Car si je garderais le secret, les Jedi ne furent pas dupe. L'animal qui m'avait traqué l'avait fait à cause de mon affinité avec la Force, et un test me fut à nouveau fait, révélant mon taux de médichloriens une nouvelle fois.
Elan ne put rien faire. Il n'était rien de plus pour moi qu'un père de cœur et non de sang, et même si cela avait été le cas, les lois galactiques étaient claires : un enfant sensible à la Force devaient être remis aux Jedi. Pour son bien et celui de la Galaxie. Alors je du quitter Ruusan, mes amis, Elan, tout ce que je connaissais, et suivre les deux hommes dont ma mère avait voulu me protéger. Une nouvelle vie s'ouvrait à moi, et je n'avais aucun pouvoir pour accepter ou refuser celle-ci.
Je fus conduite à l'une des enclaves Jedi, et intégrer à un clan d'apprentissage en tant qu'initié. On m'expliqua que ce clan serait pour moi comme une nouvelle famille, que j'y trouverais ma place, et l'on ne m'avait pas menti. Les Bergruufta étaient tous sympatiques, que ce soit ceux de mon âge ou les plus âgés. En quelques jours, semaines, le souvenir douloureux de ma mère mourrante s'effaçait pour laisser la place uniquement aux bons souvenirs, et je me concentrais très vite à ce nouveau rythme de vie. Rapidement, je prenais les bonnes habitudes qui régissaient la vie d'une initié : concentrée, attentive, habillée de manière impeccable,....
Jeu d'enfantsL'année de mes huit ans, Les Maitres nous réunirent pour un jeu. Par groupe de deux, nous devions nous entraider et chercher un objet caché -un foulard dans mon cas- dans des ruines avoisinantes, qui servaient souvent pour les exercices. Une magnifique journée, où le soleil était de la partie. Les vainqueurs remporteraient une médaille, mais finalement, ce que nous ne savions pas, c'est que tous, nous aurions notre récompense en rentrant. Sauf que ça, évidemment, nous ne le savions pas.
J'étais en équipe avec Sruu, et si nous savions que nous n'étions pas les vainqueurs, nous n'avions pas abandonner. Cela faisait la fierté des Maitres, mais la notre également. Chaque membres du clan continuaient de chercher son objet, sous les encouragements de ceux qui avaient fini. Et lorsqu'il le fallait, certains se portaient même au secours de ceux d'un autre binome. Finalement, il ne resta plus que deux groupes en lice : Sruu et moi, et le binôme formé par Kilôn et Ma'thiena. Sruu étant tout de même compétiteur, nous nous étions pour nous focaliser à ne pas finir dernier. Et c'est alors que nous l'avions vu. Notre foulard se fondait dans le décor, car vert et accroché à la branche d'un arbre.
De là où nous étions, nous avions estimé qu'il était possible de l'atteindre depuis le toit du bâtiment. Mais nous nous trompions, car arrivé sur le toit, la distance était trop longue pour l'atteindre.
-"Je l'ai presque..."La voix attira mon regard, et je vis Ma'thiena touché presque du bout des doigts son objet alors que Kilôn la soutenait sur ses épaules.
-"C'est foutu... On l'atteindra pas d'ici et eux y sont presque. Abi'... ?"Devant la désolation de sa voix, je réagis simplement avec un sourire, et sans réellement réfléchir, je reculais de quelques pas. Et alors qu'il lançait un
"Non Abi'. Arrêtes !", je ne l'écoutais plus et courait pour prendre appui sur le rebord et m'élançait dans le vide. J'atteignis le foulard du bout des doigts, et malheureusement que du bout des doigts. Le reste fut une chute vertigineuse qui m'emmena tout droit à l'infirmerie.
Maitre AlsanïñLe Tournoi. Un événement annuel, qui faisait s'opposer les disciples en âge d'avoir un Maitre et qui n'en avait pas encore, afin de démontrer leurs capacités. Nombreux étaient les Jedi, Chevaliers et Maitres, qui assistaient à ces "joutes", pour sélectionner celui qui serait leur disciple pour les années à venir. Alors forcément, tous étaient motivés. Il faut dire que pour certains -les plus vieux- échouer à ce tournoi était synonyme de se retrouver dans un des Corps de service Jedi. Et nombreux étaient ceux qui voyait là-dedans une déchéance, un échec.
Je n'en étais pas là, car j'avais à peine douze ans, et il s'agirait de mon premier tournoi, mais j'étais anxieuse. Je n'avais pas la prétention d'être la meilleure, et je comptais bien donner tout ce que j'avais, mais j'avais mes propres lacunes. J'étais douée quand il s'agissait d'user de la Force ou de communier avec celle-ci, attentive même à ses reflux, mais j'étais loin d'être une virtuose au sabre. Les mouvements basiques, ça allait, mais les autres...
Le tournoi me le prouva. Aussitôt que je montais sur le tatami, sabre d'entrainement à la main, mon adversaire s'opposa à moi avec force. J'évitais et parais les premiers coups, grace à ma concentration et à quelques mouvements simple de Soresu, mais au bout de quelques minutes, j'étais propulsée hors du terrain, désarmée. J'avais honte, et je sentais les regards sur moi, des regards que je devinais réprobateur. Je me sentais redevable envers les Maitres, et triste de ne pas être à la hauteur de leurs attentes.
M'isolant après ma défaite, je rejoignis un endroit que j'affectionnais particulièrement et me rendit compte en y arrivant qu'il n'était pas désert. Maitre Alsanïñ s'y trouvait, ce que je trouvais étonnant car je ne l'y avais croisé. Maitre Alsaniñ était un Hysalrien, ou si vous préférez un alien avec une apparence proche d'un serpent, avec deux paires de bras. Il était également l'un des plus grands Maitres d'Armes de cette moitié de la galaxie qu'il nous ait été donné de rencontrer.
-"Maitre..." le saluais-je avec respect.
Il me regarda alors, et son regard me glaça alors le sang. Cela me faisait toujours cet effet, peut-être parce que de tous les Maitres, il était celui que j'avais le plus l'impression de décevoir. En tant que Maitre d'Armes, il avait parfois la tâche de nous enseigner le maniement du sabre, et j'avais toujours été la pire des élèves à mon sens.
-"Tu as perdu, n'est-ce pas ?" m'interrogea-t-il, sans même tourner le visage à mon encontre, ses yeux clos.
-"Oui Maitre..." lui répondis-je, le ton désolé.
-"Tu viens toujours ici, quand c'est le cas..."Je le dévisageais. Comment savait-il ça ? Je n'avais jamais eu l'impression qu'il savait ce détail. Bouche bée, incapable de dire quoi que ce soit d'autre, je le vis ouvrir les yeux dans ma direction, plonger ses pupilles noires dans ma direction, et je l'écoutais reprendre :
-"Est-ce vraiment important, jeune Horrain ? Gagner ou perdre ce tournoi..."Rien. Aucune réponse ne sortit de ma bouche. J'imaginais que non. Et pourtant je faisais face à une personne qui avait consacré la plus grande partie de sa vie -qui était longue aux dires de certains- à la voie du sabre. C'est que ça devait l'être tout de même. Qui imaginerait prendre en disciple Padawan une personne qui ne savait pas se servir de l'arme traditionnelle et symbolique de l'Ordre ?
-"Je pense que ça l'est. C'est pour ça que je m'entraine si souvent. Mais face à un adversaire comme Logan, que puis-je faire ?"-"Logan est un excellent bretteur, mais il n'a pas ta maitrise de la Force."-"En attendant, il a gagné, et j'ai perdu."-"Vraiment ?"Je regardais l'Hysalrien, circonspecte. Je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire, ou voulait en venir. Mais avant de pouvoir lui en demander plus, il me demanda de me prêter à un autre exercice en sa compagnie. J'acceptais, car refuser n'était pas une réelle possibilité. M'asseyant à son coté, nous fermions les yeux et nous nous immergions dans la Force. Puis, ensemble, nous soulevions des pierres Muuntur présentes non loin.
-"Incroyable..."Sa voix me fit ouvrir les yeux, sans perdre le lien que j'avais avec les pierres. Et ce que je vis me frappa de stupeur. Si bien qu'à un instant, je faillis perdre ma concentration. Maitre Alsaniñ ne faisait plus l'exercice, et serpentait au niveau des pierres.
-"Combien d'élèves de ton âge sont capable de ça ? Cinq pierres, en même temps..."-"Vous m'avez aidé..." répondis-je en souriant.
-"Et tu crois vraiment que cela fait une différence ?"A nouveau, je ne savais pas quoi lui répondre. Soulever ces pierres n'étaient pour moi pas difficile en soi, mais d'autres y arrivaient également non. Je ne voyais pas ce qui était dès lors incroyable à ses yeux. Relachant les pierres, doucement, celles-ci se reposèrent au sol alors que le serpent revenait vers moi.
-"Logan en est capable, j'en suis sur..."-"Peut-être. Ou peut-être pas. Ce qui est maintenant sur, c'est que toi tu l'es."La suite de notre discussion m'étonna encore plus. Maitre Alsaniñ m'apprit qu'à compter de ce jour, il serait mon Maitre. Que bien qu'arrêté depuis longtemps sur cette idée, sa méditation de la matinée lui avait confirmé qu'il s'agissait là du bon moment.
Maitre AlsanïñLa vie d'un Padawan était fondamentalement différente de celle d'un initié. Celui-ci partait en mission avec son Maitre, arpentant la Galaxie et aidant son prochain tout en remplissant des missions. En théorie. En théorie, car ce ne fut pas mon cas. Lorsque, le lendemain, je rejoignis Maitre Alsañin, celui-ci était occupé comme à son habitude à préparer un cours qui aurait lieu un peu plus tard avec d'autres initiés. Me voyant arriver, il me fit signe d'approcher, et me tendit un sabre d'entrainement.
Prenant l'arme, je n'eus pas le temps de poser la moindre question qu'il m'expliqua l'exercice qui allait se passer : un hologramme programmé par ses soins allait apparaître, et ma tâche serait de le vaincre. Je n'étais clairement pas à l'aise, mais tentait de le cacher. Et je n'étais pas au bout de mes surprises. L'hologramme le représentait, armé de sa double-lame. Alors qu'il fondait sur moi la première fois, j'étais comme tétanisé, angoissé de ce que voulait dire cet entrainement. Les questions se bousculaient dans ma tête plus vite que les réponses, et trois mouvements plus tard, je perdais le duel.
-"Recommences..."A chaque fois, à chaque échec, le même mot revenait. Les premières fois, je n'étais pas frustrée, mais petit à petit, je me sentais de plus en plus perdue. Je comprenais qu'il fallait que je batte mon maitre, ou son image plus exactement, mais comment pouvais-je, quand celui-ci était un Maitre d'armes Jedi ?
En regardant l'Hysalrien, je savais néanmoins qu'il n'ajouterait rien à ce sujet, et si au bout de la dixième je tentais quand même, sa réponse fut la même :
-"Recommences..."Alors je recommençais, élève soumise et discipliné, en tentant à chaque fois de m'appliquer. Je tentais de mémoriser les mouvements dans l'ordre d'apparition, et j'allais un peu plus loin. Mais ça c'était sous-estimer l'intelligence de mon Maitre. Car lorsque je la récitais en murmure, ma surprise fut de voir l'Hologramme ne pas répéter le même schéma, changer ses mouvements alors que les dizaines de fois précédantes, il n'en avait rien fait.
-"Recommences..."Toujours ce mot. Il ne changea que lorsque mon entrainement journalier prenait fin, et que Maitre Alsañin m'ordonnait de reprendre la suite de la journée comme n'importe quel initié. Je devais suivre des cours communs sur la Force, sur la diplomatie,... et parfois m'interesser moi-même à des lectures ou des recherches personnelles. Deux jours par semaine par contre, il m'enseignait d'autres choses, souvent au moyen de discussion ou de méditation, parfois d'un voyage qui n'était que rarement interstellaire. Mais chaque jour, j'avais droit à ces entrainements au sabre.
Chaque jour...
Pendant deux années et même un peu plus...Pas une fois, pas une seule fois sur ce laps de temps, je ne défis mon adversaire virtuel. Et chaque fois, le même discours de la part de mon Mentor, ce mot qui était devenu pour moi si familier :
-"Recommences..."Puis, il y eut ce jour. Maitre Alsañin avait organisé un petit tournoi pour permettre aux jeunes initiés de se "défouler" un peu dans un contexte de saine compétition, et au plus ancien de montrer ce dont il était capable. Des Chevaliers et des Maitres y assistaient, avec leurs disciples pour la plupart. C'était loin d'être un tournoi des apprentis annuel, mais le même esprit convivial y régnait. Moi, j'étais assise, studieuse et lisant entre deux moments les pages d'un livre que j'avais emprunté à la bibliothèque de l'enclave.
-"LOGAN, ARRÊTES !"La voix s'était élevé, alors que Logan faisait preuve d'une rage qui me s'accentuer de jour en jour. Son art au sabre était devenu plus sombre et violent chaque jour depuis notre joute. Cela, sans que je saches réellement dire pourquoi, m'attristait. Je pense que je savais ce qui était en train de se passer, mais que je ne mettais pas les mots dessus.
Devant tous, Logan refusa d'obtempérer, allant jusqu'à défier Maitre Alsañin lui-même. Un moment où toute l'attention se focalisa sur lui. Comme une marmitte sous pression, il explosa et laissa toute sa rage se déverser en paroles. Il accusait les Maitres d'être toujours un initié, malgré son propre entrainement à les satisfaire. Il se clama le meilleur, et défia quiconque n'était pas d'accord de le battre. Puis, s'en prenant à l'Hysalrien par mon intermédiaire, il déclara être meilleur que moi, avoir toujours rêvé d'être l'élève du Maitre d'Armes, et être dégoûté qu'il prenne comme disciple cette
"frêle gamine incapable de tenir correctement une sabre laser." Les mots transpercèrent mon coeur avec une plus grande aisance que l'arme qu'il pointait. J'étais convaincue qu'il avait en partie raison, mais j'étais offensé qu'il le dise avec autant de violence et de haine.
-"Tu crois que tu gagnerais face à Abigaïl ?"Maitre Alsañin posa la question avec un calme étonnant. C'était comme si cette idée, pourtant déjà réalisée par le passé, lui semblait absurde. Logan acquiesça et ce que je craignais le plus à cet instant se produisit : mon Mentor me regarda. J'étais appeurée, car la rage de Logan, sa détermination, me faisait peur, mais je savais que mon Maitre n'écouterait pas mon avis en l'occurence. Fermant alors mon livre, je rejoignis mon Maitre.
-"Si je gagnes, j'aurais le choix de mon Maitre !"Alsañin acquiesca, puis me regarda. L'une de ses mains vint se poser sur mon épaule, signe d'encouragement de sa part.
-"Maitre..." implorais-je presque d'une voix aussi basse que mon envie de monter sur ce terrain.
-"Concentres-toi sur ton sabre laser. La couleur de celui-ci..."Ces mots, il me les avait déjà dit, lors d'une de nos discussions, mais je ne comprenais vraiment pas pourquoi il me les redisait maintenant. Et sans avoir le temps de demander, il fit donner un vrai sabre laser à Logan en m'incitant à monter.
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-"Que remarques-tu ?" demanda le Maitre à un padawan assis à coté d'elle.
-"Logan utilise clairement le Djem So. Je dirais qu'il a le dessus, Maitre."-"On pourrait le croire, mais observe bien Abigaïl. Que remarques-tu sur elle ?"L'élève regarda alors attentivement la fille, cherchant à analyser son style de combat.
-"Il est brouillon. Elle utilise des figures simples des quatre formes au sabres élémentaires. Sincérement, je ne comprends pas pourquoi vous dites que Logan n'a pas le dessus."-"Oui. Mais si c'était brouillon, comme tu dis, tiendrait-elle si longtemps ? N'y a-t-il pas la les traces d'autre chose ?" L'élève se concentra une nouvelle fois, analysa ce qui se déroulait sous ses yeux, et dû se rendre à l'évidence que bien qu'utilisant des enchainements simples, ceux étaient mélangés avec une aisance qu'il serait peut-être difficile à reproduire. L'enchainement était fluide, quant à Logan, ses attaques étaient pourtant incroyablement brutales.
-"Qu'est-ce que..."-"Le Niman. Et elle le maitrise mieux qu'il ne maitrise san Djem So. Alsañin le savait, avant qu'elle ne monte sur le tatami." ----
Les attaques de Logan m'oppressaient, mais pas autant que celles de l'hologramme que j'avais l'habitude d'affronter. J'étais calme, je puisais dans la Force pour tenter de percevoir ses futurs mouvements, j'analysais et j'évitais de me faire happer par sa lame, et finalement, je le vainquis. Il fut genou à terre, ma lame à sa gorge. J'étais essouflé devant cet effort, mais fière d'avoir gagné. Rappelant ma lame dans son fourreau métallique, je raccrochais mon arme et revenait vers mon Maitre, tournant le dos à mon adversaire. C'est ce moment précis, alors que mon Maitre me félicitait du regard, qu'un frisson me parcourut l'échine. L'espace d'un instant, j'entrevoyais la peine, le chagrin, la douleur, la colère... J'avais l'impression que l'on venait de m'arracher mon Maitre, mon repère, mon avenir ; je voyais, sentais, la stupeur de mes pairs et le coté obscur émaner du responsable :
"Logan". Mes lèvres le murmurèrent, alors que mon esprit réagit. Instinctivement, je savais ce qu'il se passait, ce qui allait se produire et une forte sensation de colère s'empara de moi, guidant mon mouvement. Je bondissais vers mon Maitre, j'activais mon sabre et avec violence je venais l'opposer à la lame de mon adversaire une nouvelle fois. Emportée par mes sentiments, mon arme repoussa la sienne dans un mouvement qui lui arracha le bras et mon mouvement se poursuivit par un pivot à 360° et une vague de force. Logan fut propulsé en arrière, alors que mon propre Maitre s'interposait devant moi, sabre à la main ; puis l'élève fut maitrisé.
-"Alsañin, ton apprenti..." La voix était confuse dans ma tête, et ma main ne trouva pas la force de tenir plus longtemps mon arme qui tombait au sol. Je tombais, sans pouvoir rien faire pour freiner ma chute et mon esprit s'éteint de la réalité, sans que je ne comprenne réellement pourquoi.
Trois jours plus tard, je me réveillais, faible, dans une chambre à la lumière tamisée de l'infirmerie.
-"Ce que tu as fait aurait pu te tuer."Je me tournais, pour découvrir mon Maitre proche, veillant visiblement sur moi.
-"Je..." Ma voix trahissait ma condition. Mais il ne me laissa pas continuer qu'il reprit, répondant à la question que j'allais poser comme s'il s'y était préparé pendant toute mon absence.
-"Tu as réagi. Tu as vu ce qui allait se passer, et tu t'y es opposé avec force, et en puisant dans la Force. Mais pas comme à ton habitude."-"Je me souviens. J'avais mal à ma poitrine."-"Ton coeur s'est accélérer. Et lorsque la pression est retombé, ça a réveillé une "défaillance" qui existait depuis toujours chez toi, eu sein même de ton coeur."Devant mes yeux étonnés, incrédules, il continua après une brève pause.
-"Tu as fait un arrêt cardiaque."-"Ça pourrait se reproduire ?"-"Oui."Flashback : La cruauté du destin.- "Qu'allons-nous faire ?" demanda la femme.
-"Je ne sais pas. Si ce qu'elle a dit est vrai, j'imagine que nous pouvons demander de l'aide aux Jedi..."L'homme qui répondit le fit avec une voix empreinte d'incertitudes. Il ne doutait pourtant pas des Jedi, ou de leur science, mais la révélation qui leur avait été faite, quelques jours plus tôt au cours de l'une des fêtes de L'Archaiad, l'avait laissé circonspect, incertain, désemparé. Ce jour, dont il avait profité pour annoncer la magnifique nouvelle de sa femme enceinte, s'était transformé en torpeur pour lui et sa compagne.
Comment cette soit-disant Prophétesse avait-elle pu s'infiltrer dans les invités présents ? Et comment avait-elle pu se soustraire à la vérité ? Et puis pourquoi ? Pourquoi était-elle venu annoncer cette information quant à leur enfant ? Le couple n'avait encore fait que peu de projet que déjà, tout semblait s'effondrer à ce que cette diablesse avait annoncé.
Cette enfant deviendra une Grande Jedi, Puissante. Mais son pouvoir sera son fardeau, car tout don a un prix. La Force reprendra cet être alors que celle-ci tentera de soumettre Ashla à sa propre volonté."Cette annonce avait projeté le couple dans un effroi compréhensible pour n'importe quel parent. Impossible de savoir si l'embryon grandissant possédait le don de la Force, mais tous deux savaient que si c'était le cas, les Jedi viendraient et emmènerait l'enfant. Mais si la Force risquait de la tuer, ne devaient-ils pas s'interposer pour empêcher les Jedi de l'emmener ? En y réfléchissant, il fallait cependant reconnaître que ni lui ni elle ne le souhaitait. Leur réputation au sein de l'Archaiad en aurait pâtit, et puis aucun des deux ne savaient quel crédit accordait aux paroles de la Prophétesse.
- "Si elle a dit vrai, les Jedi ne seront qu'un pas de plus vers sa propre mort..." -"Je sais. Mais chérie... Nous ne pourrons pas nous soustraire à la loi. Si le test déclare qu'elle a la Force, les Jedi nous la retirons."- "Ne faisons pas le test alors. Ou demandons que le résultat soit trafiqué..." L'aristocrate la regarda. Il aimait sa compagne, et comprenait sa réaction, mais était également homme à être loyal, respectueux des us et coutumes. Quelque chose en lui, au plus profond de lui, lui indiquait que tourner le dos à la vérité, la nier ou même s'opposer à la Loi n'était pas la solution à adopter.
-"Il y a ce Maitre, Alsaniñ. Je crois... Je crois que je vais lui demander conseil, lui écrire. Il me doit une faveur..."La femme se résigna pour l'instant, mais l'idée de la mort de son enfant ne cessa de grandir, semaine après semaine. Aussi, lorsque le résultat fut annoncé concernant l'enfant, à sa naissance, celle-ci s'enfuit d'Alsakan, abandonnant son mari et son rang pour protéger ce qu'elle avait de plus précieux : sa petite Abigaïl.
Seconde étape :Les CorpsAprès ma rémission, qui prit encore quelques semaines, Maitre Alsaniñ m'annonça que nous quitterions l'enclave. J'étais surprise. Bien que quitter l'Enclave pour des missions soit le lot réguliers des Jedi et de leur disciple, l'Hylsarien n'avait jamais laissé entendre que ce jour arriverait. Depuis qu'il m'avait prise comme disciple, ma vie avait tourné principalement autour de l'apprentissage au sabre. Pour autant, je n'étais pas déçue. J'allais comme tous parcourir la Galaxie, mais je ne m'attendais pas à ce qui m'attendait.
Alors que je m’enquérais de ce que serait ce voyage, du temps qu'il durerait et de ce qui le jalonnerait, le reptilien me regarda et me demanda une chose :
-"Que connais-tu des Corps de Services Jedi ?"Je lui répondis, étonnée et perplexe de sa question comme réponse. Mais je me rendis très vite compte que je ne comprenais pas sa réponse. La vérité n'était pas que nous quittions l'enclave pour une mission, ni même que nous nous en allions pour une raison X qui seraient liés aux Corps Jedi, non... Nous allions vivre avec chacun d'eux. Vivre à leurs cotés, apprendre leur mode de vie, et cela pendant un temps qui se compterait en années.
-"Maitre ?! Ne pouvons-nous pas être utile ailleurs ?"Ma jeunesse parlait. Les Corps, il fallait l'avouer, avait une mauvaise réputation auprès de tous les initiés. Beaucoup voyait en ceux-ci l'exil qui attend ceux qui échouent à leurs épreuves. J'avais grandi dans cet état d'esprit, alors bien sur, j'étais inquiète. Je ne comptais pas me rebeller, mais l'idée de vivre dans un Corps de Services ne m'attirait pas. Comme tous, ce que je voulais, c'était découvrir, porter aide et protéger.
-"Nous trouverons à être utile, à chaque fois."Et c'est par l'Agricorps qu'il commença notre périple. Le très redouté Agricorps. Des quatre qui composent l'Ordre, je pensais qu'il s'agissait de la pire affectation. Il me fallu un mois entier pour m'habituer à l'idée que mon Maitre était sérieux, et que nous allions y passer un temps conséquent. Et comme le temps ne passerait pas plus vite de toute façon, je finis par me faire une raison, et m'appliquer aux tâches qui m'étaient confiées. Et plus je m'appliquais, plus j'apprenais. A l'époque, j'étais incapable de comprendre le sens caché de cette formation, mais la réalité est que chaque Corps avaient quelque chose à m'apprendre, que ce soit sur moi ou sur le sens que je donnerais plus tard à ma vie.
L'Agricorps, dans lequel nous passâmes entre deux à trois ans, m'apprit à utiliser la Force d'une toute autre manière que celle que l'on enseignait à l'Enclave. A l'enclave, l'on apprenait les courants tel que la Force Unificatrice ou la Force Vivante, mais dans l'Agricorps, on maniait les deux, s’exerçait aux deux avec évidemment une plus grande proportion la Force Vivante. Finalement, je regrettais presque de devoir partir et quitter ce second foyer pour me rendre au Corps suivant, mais je me devais de suivre mon Maitre.
Le Medcorps. Nous y sommes resté un an et demi environ. Un laps de temps qui me sembla passer beaucoup trop vite. Ce que j'avais appris à l'Agricorps m'aida à appréhender la science que j'allais découvrir à leur contact, mais aussi à mieux comprendre ma santé défaillante. Prévenir mes attaques, accepter l'idée qu'on m'aide à y faire face, trouver un rythme à mes cures de soins imposées,...
Ces Deux Corps m'apprirent à utiliser la Force sur le moment présent, plus que jamais et avec une finesse aussi intense que le nécessité visiblement ma connexion avec l'énergie mystique.
Vint ensuite l'Explocorps. Deux années. Et là, la Force Unificatrice fut de mise. Je voyageais, répondant à un besoin et une envie depuis longtemps ancrée chez moi, mais découvrait aussi les périls auxquels se confrontaient mes frères d'armes. En leur compagnie, nous découvrions deux planètes habités, posions les prémices d'une relation durable et les bases de la diplomatie avec les peuplades présentes sur ces mondes, et parfois faisions face à une vive réticence. Je n'avais jamais imaginé que les Jedi puissent représenter le mal, inspirer la peur ou la méfiance, mais face à une tribu qui n'acceptait pas où ne comprenait pas la Force, il était parfois délicat d'agir.
L'Educorps fut le dernier, au sein même de l'Enclave de Coruscant. Mon Maitre me donna alors une grande autonomie. Je pouvais lire, découvrir, appréhender -avec la plus grande prudence et sous le regard de bien des Maitres- des secrets de la Force qui me fascinaient tout autant qu'ils me terrifiaient. Mais plus encore, j'eus la responsabilité d'une classe. Mon Maitre, ainsi que les autres, me faisait assez confiance pour transmettre les bases de nos savoirs à nos plus jeunes membres, une tâche qui me plut à un point tel que je ne souhaitais qu'une chose : qu'elle dure à jamais.
J'envisagea alors de quitter l'Ordre a proprement parler, pour intégrer définitivement l'Educorps. Mais et mon Maitre et le Conseil de l'Enclave de Coruscant s'opposa à cette décision. Ne comprenant pas, j'interrogeais mon mentor, et c'est là qu'il me révéla ses intentions les plus profondes à mon égard. Des vérités qui me troublèrent, autant qu'elles ne me rassurèrent. Conscient depuis avant ma naissance de mon lot, la formation qu'il m'avait fourni n'avait que pour but de me permettre de réaliser un jour ce nouveau rêve, mais pas en tant que membre d'un Corps. Son souhait était que je devienne Maitre Jedi, et il était convaincu qu'un jour, enseigner serait alors ma tâche principal. Alors je me pliais, comme toujours, à sa volonté et sa sagesse, me remettant à celle-ci avec une confiance et une foi aveugle.
Chevalière de l'Ordre, une étapeChacunes de ses étapes de ma vie de Padawan me prépara d'une remarquable façon à mes épreuves. Aptitude, Courage, Esprit, Chair et Lucidité... Au nombre de cinq, elle me fit affronter mes pires craintes, dépasser mes limites et prouver que j'avais ma place au sein de l'Ordre. La plus dure fut néanmoins l'Aptitude, car je n'étais pas aussi régulière et acharnée au maniement du Sabre qu'au début de ma vie de Padawan. Et la voie du Sabre eut une part importante dans cette dernière. J'y parvins néanmoins tout de même, fière.
Et très vite, la jeune Chevalière que j'étais chercha à faire ses preuves. Les Maitres n'en doutaient pas, mais je pense que moi oui. Au moins un peu. J'élu "domicile" sur Coruscant, au sein même de l'Enclave où j'avais terminé mon parcours, continuant avec l'accord des Maitres de m'occuper des jeunes initiés jusqu'au jour où ces mêmes Maitres décidèrent qu'il était temps que je voyage à nouveau. Il me confièrent une mission qu'ils savaient bénéfique pour moi : une mission qui m'éloignerait de tous ces bambins attendrissant. Je devais accompagner une délégation sur une planète au conflit ouvert, et avec le concours de cette même délégation tenter d'apporter la paix sur ce monde. Ce que nous fîmes, en pas moins de cinq mois. Cinq mois, à conseiller, à méditer, à tenter d'entrevoir des solutions à de multiples conflits inter-raciaux.
Finalement, je revenais à Coruscant mais cette fois pas pour enseigner. Je revenais parce que j'avais compris que si mon épreuve d'Aptitude avait été la plus difficile à réussir, mon épreuve d'Esprit avait finalement pris fin et que j'en avais conscience. J'étais en peine d'avoir perdu le lien qui m'unissait à Alsaniñ, et j'avais au départ tenté de le combler par les bambins. Mais cette mission m'avait ouvert les yeux sur une évidence : il me manquait un Padawan. Et de la sagesse aussi. Mais j'étais décidée et motivée à les rendre fier de moi, ce qu'il m'assurèrent qu'ils étaient déjà.
J'assistais du coup au tournoi des apprenti suivant, et en choisit un comme le voulait la tradition. Une Zabrak particulièrement douée dans la dissimulation, répondant au nom de Kevora. Discrète, agile -beaucoup plus que moi-, j'avoues honnêtement que sa présence était une source d'inspiration et de défi constant. De défi parce que Kevora était ce genre de Jedi dont les idéaux n'ont d'égal que la grandeur de la Galaxie elle-même, emprunte de valeurs forte comme la loyauté ou l'altruisme. J'avais parfois du mal à la freiner, mais j'avoue que bien des fois, je la voyais comme la petite soeur que je n'avais pas, et sur qui je voulais veiller. Petit à petit pourtant, je parvenais à la canaliser, au fil des missions et des années, afin d'en faire à l'instar de tous une excellente Jedi.
Finalement, après des années de complicité, il y eut cette mission. Une mission qui devait me permettre de déterminer si elle avait progressé pour accéder elle-même au titre de Chevalière. Et j'en étais convaincue au plus profond de moi. Mais rien ne devait se passer comme prévu... La mission fut perturbée, autant que la Force, par les actions d'un manipulateur dont je n'avais pas croisé la route depuis longtemps : Logan.
Mais le Logan que j'avais connu n'était pas celui-là. Non, il avait définitivement changé, en une version beaucoup plus sombre, beaucoup plus tourné vers le coté obscur que ce qu'il avait pu être à une époque. L'ennui, c'est que cette obscurité n'avait de cesse de le ronger, de l'engloutir lentement dans ces ténèbres, faisant de lui un être à la noirceur d'âme aussi profonde que violente. Kevora se lança dans la lutte, précipitée et sans moi, sabre à la main comme une vraie guerrière. Elle m'avait devancé dans sa fougue habituelle, au risque d'y perdre la vie, ce qui aurait été le cas, si finalement, je n'étais pas arrivée à temps pour bloquer la lame de mon plus vieil adversaire.
Le combat qui s'en suivit fut éprouvant pour moi, car Logan n'avait définitivement plus aucune retenue, et la rage qui semblait alimenté son coeur était visiblement beaucoup plus forte face à moi. De mon coté, mon entrainement au sabre n'était pas ce qu'il avait pu être à l'époque où je l'avais défait. Un détail qui n'échappa pas à mon adversaire, qui prit l'avantage et manqua de conclure ce combat par sa lame dans mon coeur. Il manqua car un sabre laser s'interposa la route de sa lame, familier et qui m'arracha un sourire. Kevora me rendait la pareille pour mon acte et ensemble, nous vainquîmes Logan au prix de sa propre vie.
Ce combat signa notre rapport aux Maitres, et son adoubement par la même. Et par son adoubement, je fus reconnue comme Maitre Jedi moi-même. En ayant formé et guidé cette jeune Zabrak sur le chemin fait pour elle, ce rang me fut accordé.
Maitre...Maitre de l'Ordre... Plus qu'une vocation à mes yeux. Maintenant à ce rang, le Conseil accepta que je consacre le plus clair de mon temps à l'enseignement des jeunes générations de Jedi. Il ne se montrèrent pas insistant sur le fait que je reprenne un disciple rapidement, en bonne partie -j'en étais convaincue- en raison de ma santé. Pendant une année, mes soins se firent plus réguliers, mensuels et s'accompagnaient de fortes migraines. Il m'arrivait parfois d'être allité plusieurs jours, dans la pénombre. Mais je ne voulais en rien être ou paraître comme un fardeau pour les autres, aussi je donnais toujours le meilleur de moi-même.
Finalement, l'Ordre me gratifia d'un plus grand honneur encore quand, il y a quelques années, l'on me désigna comme Grand Maitre de l'Enclave de Caamas. Un honneur, que j'acceptais avec une certaine dose de modestie mais pas moins de fierté.
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