Historique (1000 mots minimum)
« S’éveiller___Née à Coruscant, fille des chevaliers Jedi Eve et Kaai E'thel, Abyss a toujours su ce à quoi elle était destinée. Ou plutôt, les autres l’ont toujours su pour elle, dès ce jour où elle a été testée après ses premiers cris dans ce monde. Où ils l’avaient identifiée sensible à la Force. Elle a passé ses premières années auprès de son père et de sa mère, selon leur présence sur Coruscant, ou chez sa tante, avec son cousin et sa cousine. De belles, candides jeunes années. Aimée par sa famille, elle s’est épanouie en une enfant enjouée et gentille, à qui le calme a été difficile à enseigner mais qui aimait écouter et découvrir. Ses parents ont veillé à ce qu’elle grandisse bercée par des histoires Jedi et qu'elle soit éveillée peu à peu à la Force, à l’équilibre, à l’harmonie… Puis, quand elle fut assez grande pour le faire, elle commença à aller à l’enclave Jedi de la planète avec ses parents, qui la laissait aux soins d’autres chevaliers ou maîtres qui s’occupaient des jeunes enfants. Progressivement, ses journées passées à l’enclave se multiplièrent, jusqu’à ce que, sans le réaliser, elle se retrouva à y passer le plus clair de son temps.
___C’était une fillette impliquée, curieuse, très ouverte aux autres et à tout ce qu’on pouvait lui apporter. Malgré quelques difficultés de concentration et de méditation, dues notamment à un certain trop plein d’énergie, elle avançait dans son initiation, sous les yeux de ses parents, désormais souvent loins d'elle mais toujours aussi aimants. Cela dura ainsi jusqu’à ce que vienne finalement le jour où, alors qu’elle venait de célébrer son septième anniversaire, un chevalier Jedi fit d’elle son apprentie.
« S’illuminer___Ce chevalier était un total inconnu de la famille d’Abyss, arrivé sur Coruscant peu de temps auparavant. Les parents de la nouvelle padawan l’avaient voulu ainsi ; ils espéraient offrir à leur fille peut-être un autre regard, différent et pourtant orienté vers la même direction que celui dans lequel Abyss avait toujours évolué.
___Etonnamment, elle qui était toujours si extravertie et bien trop curieuse de tout pour se laisser distraire par des principes tels que la timidité, elle fut au départ très intimidée. Peut-être l’idée d’être ainsi confiée à une personne qui lui était presque entièrement étrangère, qu’elle n’avait vu à l’enclave que quelques fois sans jamais lui avoir parlé durant les dernières semaines avant qu’elle ne démarre son apprentissage. Ou peut-être parce qu’il était quelqu’un d’imposant, et ce malgré son âge encore jeune. Peut-être aussi parce que l’un de ses premiers sentiments a été de l’admirer. Puis, au fil du temps, tandis que les semaines s’écoulaient, elle passa cette gêne. Sa curiosité revint, ainsi que sa soif d’apprendre et de s'entraîner. Si certains exercices la faisait rechigner, et que le chevalier n’insista que davantage sur leur application, elle appréciait se lever chaque jour pour le suivre, quoi qu’il lui ait réservé.
___Finalement, son maître prit pour elle le rôle d’une figure fraternel, elle qui était enfant unique, et encore si jeune.
___Les mois passèrent, et son entraînement prit une tournure très contemplative ; car le Jedi qui la formait, attentif, a senti que, même pour une enfant de son âge, l’intensité de ses émotions prenaient parfois trop de place en elle. Elle détesta cette phase de son entraînement, bien qu’elle s’y plia. Ils passèrent des heures, des jours entiers cloîtrés dans l’enclave Jedi. Ce fut la première fois qu’elle ne tira pas plaisir de son statut de padawan, la première fois qu’elle ne fut pas satisfaite de ce qu’elle devait faire. Bon gré, mal gré, elle le fit envers et contre tout.
___Cela dura plusieurs longues semaines, interminables aux yeux d’Abyss. Cependant, elle fit les efforts qu’il fallait et, elle s’en rendit compte elle-même, cela ne fut pas vain. Se canaliser lui était devenu plus facile, rester calme, plus aisé. Et, bien que le chemin à faire jusqu’à ce qu’elle parvienne à un résultat réellement correct restât long, son maître reprit les entraînements tels qu’ils étaient auparavant. Il partit à nouveau sur d’autres planètes pour quelques missions, sa padawan à ses côtés.
___Elle resta avec lui plus de deux ans.
___Puis, un jour, il l’emmena vers une destination dont il refusa de révéler le nom avant d'arriver.
« Sombrer___Ilum.
___Ce fut sur Ilum qu’ils atterrirent ce jour-là.
___Son maître avait décidé qu’il était temps pour Abyss de construire son propre sabre laser ; et cela incluait trouver le futur cristal de celui-ci, qu’elle allait devoir chercher sur cette planète. Pour le reste, sans qu’elle ne s’en soit rendue compte, ils avaient déjà réuni les matériaux donc elle aurait besoin, et elle avait étudié le fonctionnement des sabres lors d’une de ses infinies séances d’étude dans le calme qu’elle avait dû passer. Elle avait donc toutes les cartes en mains lorsqu’ils atterrirent.
___Quand il lui annonça ce qu’ils étaient venus faire ici, ce qu’elle allait devoir faire, la padawan trépigna d’impatience tandis que le chevalier Jedi finissait de rassembler ses affaires avant de sortir du vaisseau. Il confia à Abyss ces dernières et lui laissa la liberté de prendre les rênes de leur expédition. Après tout, c’était
son expédition à elle, comme il le disait si bien. Alors il lui donna les informations dont elle avait besoin, et supervisa les décisions qu’elle prenait ; mais pour la fillette, cela allait être
son jour.
___Ils se rendirent dans l’une des enclaves Jedi de la planète, avant de se mettre en route pour une caverne proche. Abyss allait se souvenir de ce jour à jamais. Guidée par un instinct bien trop fort pour être remis en cause, attirée par la Force, elle en oublia son maître qui la suivait en silence, avec une discrétion qui le rendait presque invisible, et ne le remarqua pas lorsqu’il s’arrêta pour la laisser entrer seule dans l’excavation. Elle en oublia presque ce qu’elle était venue faire ; jusqu’à ce qu’elle arrive dans l’une des alcôves.
___C'est là qu’elle récupéra son cristal. D’un bleu doux, clair, elle avait bien plus la sensation qu’il l’avait appelée qu’elle ne l’avait trouvé. Animée d’une joie sans borne, elle voulut revenir sur ses pas pour retrouver son maître et lui montrer sa trouvaille. Mais la grotte était soudainement devenue sombre, obscure. Sans comprendre ce qui lui arrivait, Abyss sentit la joie intense qui avait explosé en elle se transformer en quelque chose de plus froid, insidieux, qui emplit son corps et son esprit. Elle qui avait fait tant d’effort pour apprendre à maîtriser son calme et sa paix intérieure sentit son contrôle se déliter. Effrayée, le cristal serré dans sa main et ses affaires sur le dos, elle s’était mise à courir à la recherche de la sortie. Incapable d’affronter ses émotions, trop envahissantes, qui semblaient agitées et stimulées par le lieu lui-même, elle prit la fuite.
___Une sortie, elle en trouva bel et bien une. Mais ce ne n’était pas celle où son maître l’attendait. Paniquée, elle suivit le premier chemin qu’elle trouva, persuadée qu’elle allait bien finir par trouver une enclave, ou quelqu’un, ou quelque chose. Elle voulait retrouver son calme, réfléchir, mais en était incapable. C’était comme si une tempête entière faisait rage dans sa tête, une tempête qui ne commença à se calmer qu’une fois Abyss loin de cette caverne.
___Et, par conséquent, loin de son maître.
___Elle eut tout juste le temps de se reprendre en main avant que cette constatation ne la pétrifie de peur une nouvelle fois. Elle ne voulait pas retourner en arrière, par crainte d’être à nouveau happée par l’étrange aura de cette grotte. Elle ne pouvait pas avancer non plus, car elle n’avait aucune idée d'où cela pourrait bien la mener. Un froid glacial se répandit en elle, presque aussi gelé que l’était la température sur la planète. Terrifiée, elle finit par s’assoir contre une formation rocheuse, ses genoux serrés contre sa poitrine, et elle attendit. Des minutes, des heures, jusqu’à ce qu’elle perde le compte et ses repères, jusqu’à ce qu’elle ait la sensation que l’air n’était rien d'autre qu’une main ténébreuse glaciale qui se refermait sur son corps au moindre souffle.
___Lorsque son maître la retrouva, elle était inconsciente et transie jusqu’aux os. Elle ne se réveilla qu’après plusieurs heures passées près d’un feu, à l’enclave où ils s’étaient arrêtés en arrivant sur la planète. Le visage de son maître était alors fermé, comme jamais elle ne l’avait vu. Il lui fallut un certain temps pour réussir à bouger, encore plus pour parler, tant ses lèvres étaient engourdie, douloureuses et craquelées. Quand elle lui parla, le chevalier Jedi sortit de son mutisme, visiblement soulagé. Il lui expliqua qu’il l’avait retrouvée et ramenée, que tout irait bien. En revanche, il resta muet aux questions qu’elle lui posa sur la grotte, ainsi que sur son échec ou non de ce qu’il attendait d’elle. Mortifiée, elle le suivit lorsqu’il lui annonça qu’il leur fallait partir pour rentrer sur Coruscant en urgence.
« Se perdre ___Ce retour à Coruscant et les événements qui s’y sont enchaînés sont très flous pour Abyss. Ou plutôt, désordonnés. Obscurs. Elle se souvient des cris de son père, de la force de sa poigne sur son bras encore frêle d’enfant. Elle se rappelle des visages fermés de certains, contrariés d’autres, de l’incertitude de son maître et son dernier regard sur elle. Mais ce dont elle se souvient le mieux, c’est par quoi tout ce trouble a commencé.
___Quand elle se son maître sont arrivés à l’enclave de Coruscant, alors qu’elle se sentait piteuse des événements arrivés sur Ilum, cette annonce la sortit bien vite de son dépit.
___Sa mère venait de mourir en mission.
___C’est Kaai, son père, qui l’a annoncé à Abyss, la mort dans l’âme, alors qu’ils étaient entourés de plusieurs Jedi. Elle s’est alors figé, n’a pas compris le sens de ces mots. Aussi préparée qu’elle avait pu l’être, vu le statut de sa mère, Abyss était encore bien trop jeune pour accepter une telle réalité. Son maître ne la lâchait pas du regard, bien qu’elle n’en eût pas conscience. Pour lui, ce qui venait d’arriver sur Ilum était révélateur de plusieurs choses concernant sa padawan, qu’il allait devoir travailler si elle voulait espérer devenir une véritable Jedi un jour. Bien sûr, il s’était gardé de le lui dire, encore incertain de la façon d’aborder la chose.
___Finalement, il n’en eut jamais l’occasion.
___Suite à l’annonce de cette tragique nouvelle, il fut interrogé par des maîtres Jedi sur ce qui était arrivé sur Ilum, dont ils avaient eu des messages. Kaai apprit à son tour ce que sa fille venait de vivre. Sa fille, seule incarnation vivante de sa femme morte, désormais seul objet de son affection. Déjà bouleversé par le décès de sa femme, ce ne fut pas le bon moment pour lui apprendre que sa fille avait failli vivre le même sort. Il n’y eut plus que ça dans son esprit, une peur accablante qui le poussa à lever la voix contre les Jedi alors présents. Elle aurait pu être tuée par l'une des créatures de la planète, mourir de froid, ou il n'imaginait quoi encore. Les Jedi, face à ce qu’ils sentaient émaner de Kaai, se montrèrent intraitables. Cela n’eut pour seul effet que celui de faire grandir l’agacement et la colère de celui-ci, à qui le chagrin et la peur faisaient oublier ses préceptes et ce en quoi il croyait. Comment cette voie pouvait-elle être juste de toute façon, alors qu’elle avait bien failli lui ôter les deux êtres qui lui étaient le plus chers ?
___Le ton monta, la colère et l’animosité enflèrent. Le maître d'Abyss, dans un moment d'intuition, se pencha vers elle, qui observait la scène avec des yeux ronds, apeurés et perdus, encore choquée de l'annonce du décès de sa mère. Le Jedi attira son attention, lui sourit de ce sourire qui la rassurait toujours quand elle en avait besoin, ce sourire qui était digne de celui qu'un grand frère donnerait à sa petite sœur. Il prit ensuite sa main, et y déposa quelque chose de froid, avant de se relever. Quand la padawan baissa les yeux pour voir ce que c'était, elle reconnu le cristal qu'elle avait récupéré sur Ilum, celui-là même qu'elle avait serré de toutes ses forces quand elle sentait qu'elle perdait conscience. Elle le pensait perdu à jamais, sous la glace de l'endroit où son maître l'avait récupérée elle.
___Puis soudain, la ramenant à la réalité, la sentence tomba. Inattendue, violente, implacable. Kaai la prit par le bras avant que quiconque n’eut le temps de réagir, et il l’emmena avec elle. Il avait dit avoir besoin de temps pour réfléchir, à moins qu’il n’ait parlé de se calmer, Abyss ne s'en souviendrait jamais. Tout ce qu’elle savait, c'est que les autres n’avaient pas eu le temps de réagir que, déjà, elle était dehors. Son père les conduisit à son vaisseau. Elle ne comprenait pas ce qu’il se passait, tout ce qu’elle savait, c’était qu’il y avait ce poids insupportable sur sa poitrine depuis qu’elle avait appris la mort de sa mère, et que sa tête explosait sous la force des émotions qui tourbillonnaient en elle. L’aura que dégageait son père s’était calmé, comme s’il appliquait bien ce qu’il venait d’annoncer aux autres Jedi. Sans doute était-ce pour cela qu'ils les avaient laissé partir. En revanche, cette aura avait atteint Abyss et, elle, ne parvenait pas à faire le tri. Il y avait cette colère, à l’encontre de toute la galaxie, contre son injustice, contre toutes ces vies si faciles à supprimer. Il y avait cette rancœur contre le conseil qui avait refusé de comprendre qu’il voulait simplement s’assurer que sa fille irait bien. Mais surtout, il y avait ce sentiment de trahison de ce en quoi il croyait, une foi ébranlée et fêlée, qui ouvrait une brèche dans sa lumière. Si sa fille ne comprenait aucune des origines de ses sentiments, elle les avait sentis et, surtout, absorbés. Dans d’autres circonstances, elle aurait sans doute protesté, elle serait repartie, elle ne l’aurait pas laissé la trainer ainsi derrière lui. Surtout avec ce mauvais pressentiment qui lui serrait le ventre et son maître laissé derrière. Seulement, à cet instant, elle ne fit rien, ne fut capable de rien. Elle l’écouta, et s’exécuta. Avant qu’elle ne le réalise, ils décollaient, et les Jedi ne purent rien faire ; Abyss et son père furent très vite hors de l’atmosphère de Coruscant, puis plus loin encore.
« Se cacher ___Ils passèrent plusieurs mois tous les deux, d’abord sur Felucia, puis sur Stenos. Ils cherchaient à rester le plus invisible possible de l’ordre, évitant tout ce qui pouvait être à eux comme la peste. Ce n’est pas pour autant que l'entraînement d’Abyss fut abandonné. Sans son maître pour la former, ce fut son père qui s’en chargea. Cependant, il ne le fit pas comme l’aurait fait l’ancien maître de la fillette. Il ne chercha pas à lui donner sérénité et contrôle, comme elle en aurait eu besoin. Il s’occupa de sa maîtrise de la force, de son entraînement physique, de ses capacités mentales. Il lui apprit à mieux maîtriser, mais pas à mieux s’harmoniser. Il ne pouvait plus enseigner ce qui était en train de s'ébrécher en lui.
___Sa foi en l’harmonie disparut. Au fil des semaines passées loin de l’ordre, à remuer rancœur et haine pour tout ce qui était arrivé, il se faisait peu à peu dévorer par le côté obscur. Presque inconsciemment, il commença à le transmettre à sa fille. A la fois dans leurs entrainements et à travers ce qu’il dégageait et lui faisait donc ressentir. Abyss se fit corrompre goutte à goutte, trahissant sans le réaliser ce qui lui avait toujours été enseigné, croyant désormais qu’il était tout aussi bien de puiser dans ces émotions qui la secouaient que dans l’harmonie et le calme qu’elle ne parvenait à atteindre que de plus en plus difficilement.
___Puis le coup de grâce tomba. Il ne pouvait le savoir alors mais, en se mettant si loin de Coruscant, ils s’étaient bien trop rapproché d’un autre ordre utilisant la Force. Un jour, un Sith les trouva, tous les deux. Il vit Kaai utiliser le côté obscur, il vit aussi la lumière qui restait encore en lui. Amusé à l’idée d’un défi lancé à lui-même, il décida d’aborder l’ancien chevalier Jedi. Le convertir entièrement vers l’obscurité était un défi délicieux à ses yeux.
« S’obscurcir___Le Sith conduisit Kaai sur Korriban, où il prit en main son entraînement en tant que Sith. Abyss, elle, se cacha. C’est ce qu’il lui demanda. C’est ce qu’elle fit.
___Évidemment, ce fut loin de marcher.
___Le Sith sentit immédiatement la présence d’une autre personne, et surtout, sa sensibilité à la force. Une nouvelle fois, les sentiments d’Abyss la trahirent. Et de nombreuses autres fois allaient désormais suivre.
___En fuyant l'ordre Jedi, Kaai avait voulu lui éviter des difficultés et des dangers ; il venait de la précipiter dans le pire qu’il n’aurait jamais pu imaginer. Lorsqu’il comprit combien cet entraînement était cruel, combien il n’aurait jamais dû mêler sa fille à tout cela, il était déjà trop tard. Le Sith les forma, tous les deux, avec un dernier apprenti d’une vingtaine d’années dont il s’occupait depuis bien longtemps. Comme lors de sa formation Jedi, Abyss se montra prometteuse, malgré les hésitations qu’elle continuait d’avoir, héritées de son éducation passée. Elle avait une certaine aisance à puiser dans les sentiments qu’elle ressentait, bien que leur tendance à l’envahir fût un handicapant revers de la médaille. Alors il en joua, attisa peine et douleur pour qu’elle cesse de vouloir étouffer ses sentiments et les calmer, comme elle l’avait si bien appris. Il leur apprit, à elle et son père, combien la Force était négligée lorsque l’on s’aveuglait à la puissance des passions.
___Il fut cependant un bon maître, malgré la dureté de l'entraînement qu’il imposait. Elle n’avait aucun enthousiasme, tel que cela avait pu être le cas pour sa formation de Jedi, mais elle réalisait combien elle progressait. Il réussit à lui apprendre à calmer ses ardeurs sans les étouffer, bien qu’un long chemin restât devant elle. Les mois passèrent, puis une année toute entière, puis une deuxième ; son corps s’endurcit, ses convictions changèrent drastiquement et elle se sentait plus forte et puissante que jamais. En pleine croissance, elle acquérait peu à peu maturité et pouvoir. Kaai, bien meilleur encore, fort de son entraînement Jedi dont il n’avait récupéré que ce qu’il souhaitait garder et jeté au loin le reste –conviction, foi, harmonie–, se hissa très vite au même niveau qu’un jeune guerrier Sith.
___Puis, un jour, leur entraînement n’eut pas lieu.
___Le Sith était mort, tué par son premier apprenti.
« S’écrouler___Ils ne quittèrent pas Korriban pour autant. Désormais bien installés sur la planète, à l’abri de l’ordre Jedi pour qui Kaai nourrissait désormais une haine impossible à apaiser, un ordre qu’il portait pour responsable de la mort de sa femme, ils continuèrent leur vie là-bas. Cependant, si son père pouvait continuer son avancée dans la maîtrise de la Force seul, ce n’était pas le cas d’Abyss. Encore bien trop jeune et trop inexpérimentée, elle avait encore besoin d’un maître. Ce que ne voulait pas Kaai. Il ne voulait pas la voir souffrir à nouveau de la cruauté des Sith, il voulait la protéger comme il le pouvait. Alors il décida d’être son maître, ou, du moins, son guide. Sans en parler à personne, il la prit sous son aile comme il aurait pris un apprenti. Avec davantage de rigueur que la dernière fois, et une conscience accrue de la Force et de ce qu’elle peut offrir, il s’occupa à nouveau de l'entraînement de sa fille. Il lui offrit d'ailleurs son premier sabre, à défaut de pouvoir lui faire construire, faute de matériaux.
___Abyss, pourtant, ne tarda pas à remettre en cause cette décision unilatérale. Elle sentait que la façon de faire de son père, aussi bien qu’elle fût, était loin de la faire progresser autant que ne le faisait leur ancien maître. Elle n’aimait pas être traitée avec méchanceté et cruauté, mais aimait encore moins faire du sur-place. Sa vie avait été trop mouvement, ses entraînements trop morcelés ; elle ne voulait plus passer son temps à apprendre puis à désapprendre, elle voulait avancer, évoluer, s’améliorer. Elle avait soif de réussite et de puissance, une soif réveillée par un besoin de faire ses preuves jamais assouvi tant sa vie ne cessait de changer de sens. Elle voulait devenir Sith autant qu’elle avait voulu devenir Jedi ; en fait, elle voulait
devenir, tout simplement. Elle en avait assez de ne pas trouver de direction dans laquelle aller, assez de perdre ses repères à peine en avait-elle trouvés.
___Elle n’eut pas l’occasion de confronter son père.
___Quelques semaines après la mort de leur maître Sith et la reprise de son entraînement par son père, certains Sith finirent par apprendre qu’Abyss n’avait pas retrouvé de maître depuis. Puis, peu après, ils surent que Kaai s’en chargeait finalement. Un Sith, plus vicieux que les autres, portant rancœur contre l’ancien chevalier car refusant de croire en sa légitimité les observa, les jaugea. Son nom était Lekzo Negah.
___Et, un soir, affirmant que Kaai ne pouvait qu’être un traître vu ses méthodes, entraînant sa fille comme une padawan, sans qu'il ne s'y attende, Lekzole tua. Sans autre forme de procès.
___C’est ainsi qu’Abyss devint orpheline, laissée sur une planète hostile à la merci des Sith. Sauf qu’elle n’était plus une enfant, et elle n’était plus une padawan. Aveuglée par la haine lorsqu’elle vit le corps de son père tomber sans vie, la peine se diffusant à travers son corps, elle attaqua le Sith assassin. Evidemment, il la repoussa sans l’ombre d’une difficulté. Lekzo était meilleur que son père, il était évidemment bien meilleur qu’elle. Pourtant, elle essaya à nouveau. Il eut beau la repousser à terre de nombreuses fois, elle s’acharna à se relever tout autant de fois. Une partie d’elle se demandait ce qu’il attendait pour la tuer comme il venait de tuer son père ; après tout, elle aussi faisait partie de l’Ordre auparavant, elle aussi devait être illégitime à ses yeux sur cette terre.
___Criblée de blessure, elle lança une dernière attaque, qu’il évita d’un simple mouvement sur le côté. Alors, tandis qu’elle était à genoux au sol, la dominant de toute sa taille, Lekzo lui proposa de devenir son apprenti.
___Elle en fut si choqué qu’elle resta sans voix, fixant ce Sith avec tant de haine qu’elle aurait presque cru pouvoir le tuer de ce seul regard.
___Évidemment, elle refusa. Comment aurait-elle pu accepter comme maître celui qui avait tué son père ? Il la laissa alors d’un haussement d’épaule, lui disant qu’elle n’avait qu’à rester aussi inoffensive qu’elle l’était à cet instant. Il prit le sabre de Kaai, et s’en alla.
___Des jours durant, elle fomenta sa haine, son envie de tuer cet homme, de lui arracher le cœur. Puis, soudainement, à l’aube d’une nuit d’insomnie, elle comprit. Elle savait ce qu’elle devait faire. Elle suivrait l'entraînement de ce Sith. Elle le suivrait, jusqu’à devenir meilleure que lui. Et elle le tuerait.
« S’élever ___Elle retrouva Lekzo, accepta sa proposition.
___Commença là la plus dure et la plus longue partie de sa vie. Contrairement à son premier maître Sith et, évidemment, à son père, Lekzo fut d’une cruauté telle qu’elle n’en avait jamais eu. Seulement, en retour, elle le haïssait plus qu’elle n’avait jamais haï personne. Si elle se levait chaque matin et s'entraînait jusqu’à tomber de fatigue, c’était en pensant au jour où elle lui passerait son sabre dans la poitrine.
___Etonnamment, ce fut aussi la période la plus redondante de sa vie. Des années durant, elle s'entraîna encore et encore, avec pour seul but celui de devenir meilleure. Elle se lia avec très peu de personne, devenant une âme revancharde et solitaire. Le meurtre de son père l’avait aussi marquée par une sorte de rejet de tous les êtres de Korriban, une certitude qu’ils étaient tous aussi mauvais que cet assassin et qu’elle ne pouvait voir en eux rien d’autre que des dangers potentiels. Alors elle dormait, mangeait, s'entraînait.
___Enfant, elle n’aurait jamais imaginé possible la relation qu’elle avait avec son maître. Celui-ci aimait la narguer en utilisant le sabre laser de son père, qu’il avait gardé, et en retour, elle ne mettait que plus d’ardeur dans son entraînement. Il ne lui offrit d'ailleurs jamais l'occasion de construire son propre sabre laser, et elle dût se satisfaire du sabre basique que lui avait confié son père. Il n'y avait aucune confiance entre eux, pas plus que le moindre autre sentiment positif ; seulement de la rancœur face à de la moquerie, de la haine face au dédain. Ensemble sur une mission comme sur un entraînement, ce n'était que pour elle-même qu'elle donnait le meilleure, pour réussir un jour à faire mieux que lui. Cela ne ressemblait en rien aux efforts auxquels elle était autrefois habituée, qu'elle faisait autant pour se satisfaire elle-même que pour son maître.
___De plus, elle perdit peu à peu tout contrôle sur la violence de ses sentiments. Il n’y avait plus personne pour lui asséner d’y faire attention, plus personne pour lui rappeler qu’il fallait qu’elle exerce un certain contrôle. Son nouveau maître ne prêtait aucune attention à cela. Peut-être aussi car il voyait la faiblesse que c’était, et qu’il savait qu’il y aurait toujours une brèche qui empêcherait Abyss de le dépasser. Car il avait pertinemment conscience des intentions de la jeune Sith, mais sa confiance en lui était infaillible.
___Et c'est ainsi que, près de cinq ans après le début de son apprentissage avec ce Sith, Abyss était devenue une jeune femme en fin de croissance, mais également une arme vivante. Elle avait suivi son maître dans certaines missions, de filature, de traquenard, de combat ; elle avait du sang sur les mains, mais ce n’était toujours pas celui qu’elle voulait. Elle avait appris bien plus sur la Force et son utilisation qu’elle n’avait appris les cinq années d’avant, où elle était passé de padawan à fugitive à apprenti à orpheline. Elle avait même fait quelques petites missions en autonomie.
___Malgré tout cela, elle restait incapable d’affronter son maître en combat singulier.
___Pourtant, elle tenta le tout pour le tout peu après son dix-huitième anniversaire. C’était lors d’un combat d'entraînement, entre deux missions. Ils utilisaient tous deux des sabres qui ne pouvaient pas blesser sérieusement, mais qui restaient douloureux ; et Lekzo n’hésitait pas à profiter de chaque occasion offerte par la garde de son apprentie pour le lui rappeler, et se moquer d’elle. Occasions qui, au fil des années, s’étaient heureusement raréfiées.
___Ce jour-là, Abyss avait préparé un autre sabre laser, dissimulé dans les affaires qu’elle avait déposées dans un coin de la pièce. Au bout de quelques minutes d’un premier échange déjà musclé avec les sabres d'entraînement, elle tendit la main et attira jusqu’à elle son sabre, laissant l’autre tomber au sol. Une véritable arme entre les mains, elle attaqua avec férocité et détermination. Elle voulait le tuer, elle voulait le voir mort. Ses émotions l’envahir, semblant accélérer son corps, la rendre plus agile encore, plus souple, plus rapide. Chaque attaque était mortelle ; mais Lekzo les repoussait toute. Son regard, au départ amusé et narquois devant la tentative de son apprentie, finit par prendre une sombre couleur au fur et à mesure, alors qu’il ne parvenait pas à l’arrêter. Abyss, elle, brûlait sous la peur d’échouer, sous la haine et sous son besoin de revanche. Elle n’avait plus rien de la padawan pondérée qu’elle avait un jour réussit à être ; ténébreuse, meurtrière, elle déversait sa rage avec une passion meurtrière.
___Alors, dans un mouvement violent, Lekzo la repoussa, juste assez loin pour qu’il ait le temps d’attaquer son apprentie. Seulement, contrairement à ce qu’elle pensait, il ne l’attaqua pas avec son sabre. Sans doute avait-il comprit que, dans ce domaine, elle parvenait à se hisser à son niveau. Ce fut des éclairs de Force qu’il jeta directement au visage d’Abyss. Elle essaya d’esquiver, mais en fut incapable ; tout ce qu’elle réussit à faire, c'est sauver la partie gauche de son visage. Lekzo, encore trop sûr de ses capacités à la vaincre et peu désireux de gâcher cinq ans de dur labeur pour former cette gamine têtue et indisciplinée, ne chercha pas à la tuer, ni à la dévisager. En revanche, il n’eut aucun remords lorsqu’il vit le résultat de son attaque.
___Tombée à terre, Abyss sentit le sang dégringoler le long de son visage. Elle le sentit descendre le long de sa joue gauche, le sentit passer contre son œil, mais elle n’en vit rien avant que des gouttes ne tombent au sol. Sa vision à gauche ne se brouilla pas au contact du sang, pas plus qu’elle ne s’était brouillée sous les larmes de douleur. Elle ne vit rien, car plus jamais elle ne verrait de l’œil gauche.
___Le soir même, quand elle se vit dans le miroir, elle put constater le prix de son audace présomptueuse. Le pire fut les jours, et même les semaines qui suivirent. Elle avait perdu la moitié d’un de ses sens. En faire le deuil était long, s’y habituer encore plus, et parvenir à retrouver autant d’assurance qu’auparavant semblait insurmontable.
___Son maître lui demander de faire tout cela à la fois, et même plus, dès le lendemain de cet incident.
___Aussi difficile que cela fut, Abyss redoubla d’effort. Elle le devait, parce qu'il ne lui laissait guère d’autre choix, mais aussi parce qu’elle refusait de perdre ainsi. Peu à peu, elle reprit ses certitudes en main, réaffirma ce qu’elle comptait bien faire. Venger son père. Et, désormais, venger ce qu’il lui avait fait.
___Durant des mois, l’apprentie Sith apprit à maîtriser toutes sortes de combat et de situation malgré son nouveau handicap, mais également à utiliser la Force pour combler cette faiblesse. Son angle mort restait très dangereux, mais elle apprit à s’en accommoder comme elle put. Evidemment, elle subit moquerie et dédain de la part de Lekzo, mais cela ne fit que renforcer son envie de lui prouver qu’il s’en mordra un jour les doigts.
___Un nouvel objectif fit également son chemin dans l’esprit d’Abyss à cette époque, un objectif qui devint peu à peu une obsession. Chaque soir, bien qu’elle fût éreintée, elle se mit à méditer, à aiguiser encore plus sa maîtrise de la Force, au-delà même de ce qu’elle faisait déjà lors de ses entraînements.
___Le temps passa ainsi. Abyss était à nouveau enchainée dans une routine d'entraînement et de haine, mais cette fois, elle ne cherchait plus à se contenter de ce que son détesté maître lui apprenait ; elle allait parfois jusqu’à tomber d’épuisement, repoussant toujours plus ses limites, pour devenir meilleure et pour préparer sa revanche. Cette fois, elle n’échouerait pas.
« Se déchaîner___Un jour, alors qu’elle allait fêter son vingt-et-unième anniversaire, elle parvint à maîtriser cette technique qui l’obsédait tant depuis sa défaite face à son maître. Les éclairs de Force n’avaient pas été aisés à maîtriser, loin de là. Elle avait dû créer des liens sur Korriban et Ziost, ou du moins, des relations suffisamment cordiales pour en apprendre plus. Elle avait parlé à un seigneur Sith, aussi effrayant que cela ait été pour elle, et certains autres guerriers pour tenter d’en apprendre plus. C’était un monde étrange pour elle, qu’elle avait du mal à appréhender malgré toutes les années passées là. Les vestiges de son enfance et de son éducation brillaient avec force dans ces moments. Dans l’ordre Jedi, il était toujours possible de demander conseil et aide. Ici, tout était si hostile qu’il était difficile de séparer le recommandé de l’interdit, ou tout du moins d’une mauvaise idée. Heureusement, elle parvint à se renseigner, lentement, très lentement, mais sûrement, et, enfin, elle y parvint.
___Evidemment, ce n’était pas la seule chose qu’elle était parvenue à faire en presque trois ans. En réalité, elle était désormais bien assez avancée pour réaliser des mission seule, ou en équipe avec d'autres. Son maître n'avait plus de cela que le nom, mais il refusait de la laisser s'émanciper. Sans doute aimait-il la sensation de rappeler à Abyss qu'il était son
maître, mais surtout, il était persuadée qu'il fallait bien continuer à la surveiller. Après tout, il ne l'avait pas tuée en même temps que Kaai car elle n'avait été qu'une padawan, dans l'ordre, pas un chevalier à part entière. Seulement, elle restait de la mauvaise graine. La maltraiter un peu plus longtemps ne pouvait pas lui faire de mal. Il n'avait certainement pas entrainé une future traitresse ; il fallait s'assurer qu'elle resterait toujours du côté obscur. Ce qu'il ne réalisait pas, bien que cela ne fût guère surprenant, c'était qu'Abyss n'avait aucune envie de retourner du côté de l'ordre. Mais la haine que Lekzo vouait à l'ordre pour des raisons que la jeune Sith ignorait semblait l'aveugler. Seulement, il était clair pour Abyss qu'après plus de sept années à l'avoir comme maître, il n'avait plus grand chose à lui apprendre en tant que tel. La plupart de ses récents progrès, elle les avait fait par elle-même.
___Elle avait perfectionné sa technique de combat, cachant parfois à son maître certain de ses progrès, apprenant aussi bien à maîtriser l’art du combat précisément en feignant ne pas le maîtriser suffisamment qu'en pratiquant réellement. Son lien avec la Force devenait toujours plus fort, et bien qu'elle ne recommençait que très récemment à parvenir à un véritable état de méditation, toujours bancal et difficile à atteindre, elle savait qu’elle pouvait encore faire de grands progrès. Ses émotions étaient toujours aussi ingérables que depuis le début de son entraînement avec ce maître, mais elle tentait d’en profiter pour au moins tirer le meilleur. Enfin, ses capacités de contrôle de l’esprit s’étaient épanoui à souhait, au-delà de ce qu’elle espérait –et, bien qu’il ne l’ait jamais reconnu, au-delà aussi de ce que Lekzo pensait–.
___En réalité, elle était désormais bien assez avancée pour réaliser des mission seule, ou en équipe avec d'autres. Son maître n'avait plus de cela que le nom, mais il refusait de la laisser s'émanciper. Sans doute aimait-il la sensation de rappeler à Abyss qu'il était son
maître, mais surtout, il était persuadée qu'il fallait bien continuer à la surveiller. Après tout, il ne l'avait pas tuée en même temps que Kaai car elle n'avait été qu'une padawan, dans l'ordre, pas un chevalier à part entière. Seulement, elle restait de la mauvaise graine. La maltraiter un peu plus longtemps ne pouvait pas lui faire de mal. Il n'avait certainement pas entrainé une future traitresse ; il fallait s'assurer qu'elle resterait toujours du côté obscur. Ce qu'il ne réalisait pas, bien que cela ne fût guère surprenant, c'était qu'Abyss n'avait aucune envie de retourner du côté de l'ordre. Mais la haine que Lekzo vouait à l'ordre pour des raisons que la jeune Sith ignorait semblait l'aveugler.
___Finalement, un jour, encouragée par sa récente réussite concernant les éclairs de Force et une certitude qui grandissait en elle, elle affronta à nouveau son maître.
___Elle le défia avec violence, ardeur, passion, haine, colère, sauvagerie, cruauté. Des sentiments qui semblaient former autour de sa peau une armure que nul n’aurait pu briser, pas même ce Sith. Il mit longtemps à perdre son rictus, une fois de plus ; mais cette fois, même quand il le perdit, il ne parvint pas à trouver une faille suffisante. Alors ce fut un duel à mort qui s’enclencha, des deux côtés. Il comprit son erreur à cet instant, réalisa qu’il allait falloir faire le sacrifice de cette maudite fille s’il voulait pouvoir continuer tranquillement sa vie. Cette fois, il n’y aurait pas de punition. Il y aurait un mort.
___Le combat s’éternisa, aussi longtemps que certaines des séances d'entraînement d’Abyss. Elle sentait ses forces s’amoindrir, et il savait qu’elle n’aurait pas autant d’endurance que lui. Alors il savoura les derniers instants.
___Ce furent ses derniers.
___Alors qu’elle fut repoussée par l’un de ses coups, il tendit le bras pour l’attaquer ; elle avait déjà sauté pour se mettre dans son dos. Il se retourna à temps, bien sûr, près à lui offrir la mort qu’elle méritait. Mais soudain, elle utilisa la Force pour l’attaquer, d’une manière qu’il n’avait jamais envisagé. Des éclairs le cueillir dans le ventre et, avant qu’il n’eût le temps de se reprendre, elle avait fait un pas souple en avant, avancé son bras, et enfin, son sabre traversa la poitrine de celui qui perdit alors son rang de maître face à celle qui perdit celui d’apprenti.
« Avancer ___Lorsque le corps de Lekzo tomba au sol, sans vie, Abyss ne ressentit pourtant pas le soulagement qu’elle attendait. Elle était simplement vide. Son objectif était atteint. Lekzo était mort. Enfin. Elle récupéra le sabre laser qui avait appartenu autrefois à son père, abandonnant le sien à côté du Sith.
___Les heures qui suivirent se passèrent dans un étrange flou, de même que les quelques jours d’après. Elle avait passé tant d’années à attendre ce jour, à s'entraîner dans ce seul but. C’était comme si elle avait fini tout ce qu’elle avait à faire et tout ce qui pouvait l’attendre. Son père était vengé, sa vision aussi. Alors, quoi maintenant ?
___Elle se reprit heureusement vite. Ces entraînements, ce n’était pas dans le seul but d’assassiner ce Sith. C’était pour devenir celle qu’elle avait toujours voulu devenir. C’était pour être puissante et continuer de le devenir, toujours plus. Alors, maintenant, plus rien ne lui faisait barrage. Elle était libre, puissante et vivante. A travers la cruauté et la haine, elle s’était inconsciemment découvert des convictions, et la passion du côté obscur ressemblait désormais à sa plus proche amie. Il lui restait tant à faire désormais.
___La rumeur ne mit pas longtemps à courir.
___Elle avait tué son maître.
___Son apprentissage était terminé. Vingt-et-un ans après avoir ouvert ses yeux de nourrisson sur le visage de ses deux parents réjouis à l’idée que leur fille serait elle aussi une Jedi, elle était enfin une Sith à part entière.