Intrigue de Faction : L'Assemblée des Jedi

L’Œil d’Ashlanae, symbole de la puissance et de la richesse culturelle de l’Ordre Jedi. L’immense quartier-général bâti sur les disparus du Grand Schisme était à lui seul une vergence dans la Force. Chaque Jedi survivant avait participé à l’érection de cette structure de pierres qui dominait Knossa, la capitale d’Ossus. Accessible à l’aide d’un large et long escalier de pierres, le cœur de la ziggurat offrait aux jedis de très nombreuses salles de méditation qui avaient donné à ce lieu son éclat, et qui entouraient une vaste pièce dont le plafond avait été gravé d’un grand œil sensé représenter la présence bienveillante de la Force. Si le bâtiment était un haut lieu de recueillement et de méditation, il était également l’endroit où les plus grandes décisions de l’Ordre étaient prises, et ce depuis l’exil forcé des jedis noirs déchus. Dans les profondeurs du bâtiment se tenaient les catacombes, véritable sanctuaire sacré au milieu desquelles une grande pièce avec douze sièges avait été creusée, une pièce originellement réservée aux membres du Haut Conseil Jedi, lesquels pouvaient ainsi méditer et décider en toute sérénité, en communion avec la Force et sans crainte de l’obscurité. La salle, si elle s’avérait idéale pour la grande réunion qui se tenait en ce jour, était malheureusement trop petite pour accueillir tous les participants, et le Haut Conseil avait décidé de se réunir au niveau principal, sous l’œil bienveillant d’Ashla, dans la grande salle centrale qui pouvait facilement accueillir une centaine de personnes.

Réunis au fond de la salle, cinq des onze membres du Haut Conseil s’étaient positionnés en arc de cercle sur des fauteuils mis à disposition pour l’occasion, et ce en prenant soin de laisser inoccupé celui de la Grand-Mère du Temple, Keishara Pulawr. La Dame de Knossa, tout comme d’autres jedis, n’était pas revenue de Mustafar. Son corps s’y trouvait encore, et il ne faisait aucun doute que l’une des décisions qui seraient prises aujourd’hui serait d’aller la récupérer, elle et les autres frères et sœurs de l’Ordre, pour les ramener sur Ossus. Son absence avait fait couler beaucoup d’encres, et ce alors que l’Ordre Jedi était plus exposé que jamais aux attaques proférées par le Chancelier de la République ainsi que certains de leurs soutiens historiques, et ce depuis la mort du sénateur de Coruscant. L’Ordre se devait de réagir, et la catastrophe de Mustafar avait accéléré un processus que le Conseil avait longtemps refusé d’initier. Pour se faire, il avait fait convoquer l’ensemble des jedis qui avaient participé à l’inauguration de l’enclave de Mustafar, du plus jeune Initié au plus sage Maitre pour entendre les faits de la bouche de chacun et pour prendre en considération leurs propositions concernant la conduite que l’Ordre devrait tenir.

Arlaam Tassim, consulaire de renom chargé de la formation générale au sein du Praxeum d’Ossus, se leva de son fauteuil, situé le plus à gauche, après que l’ensemble des invités furent présents. Le zeltron âgé mais dont l’apparence le laissait dans la fleur de l’âge était respecté pour sa capacité à ressentir et mettre en évidence les liens qui unissaient les jedis entre eux dans la Force. Il regarda tour à tour les quatre autres membres du Haut Conseil, les autres étant occupés par leurs missions respectives.

Au plus près de lui se trouvait Knucar Vudetu, une bothan âgée que peu de jedis avaient déjà croisé. Rarement présente au Praxeum d’Ossus et autres enclaves, elle est peu réputée dans le monde politique et certains la soupçonne d’être la responsable du déploiement des nombreuses sentinelles et ombres dans la galaxie. Si elle est présente aujourd’hui, c’est probablement que son domaine de prédilection pouvait être déterminant dans les décisions qui devront être prises.

Plus loin se tenait Liis Missur, un Maitre Jedi consulaire humain d’une soixantaine d’années renommé pour sa sagesse, ses prises de paroles convaincantes et séduisantes mais surtout les très nombreux succès diplomatiques à son actif, dont l’apaisement il y a dix ans des tensions entre la République et les Hutts suite à l’incident d’Ondéron ayant empêché un conflit de grande ampleur.

Les deux autres Conseillers n’étaient présents que par l’intermédiaire d’hologrammes : le premier, un Kel Dor répondant au nom de Dia'ra Okroka était un des plus grands guérisseurs que l’Ordre avait à sa disposition. Sa connaissance de la biologie et des maladies était probablement sans aucune mesure, tout comme l’était sa sagesse, qui permettait même de résoudre des situations où ses compétences n’étaient souvent pas requises. La seconde, Ahaakah Tassul, un togruta, était une gardienne qui, malgré la culture plutôt pacifiste de son peuple, était réputée au sein de l’Ordre Jedi pour ses compétences martiales, son sang-froid, sa combativité et ses compétences tactiques.

Arlaam Tassim les salua, avant de faire de même avec ses confrères et consœurs jedis qui avait fait le déplacement pour assister à cette réunion :

« Mes frères, mes sœurs. Notre présence aujourd’hui sous l’œil bienveillant d’Ashlanae est fortement marquée par l’absence de nombre d’entre nous qui ne sont pas sortis des décombres de notre enclave de Mustafar, et alors même que Sluis Van a fait face seule à une des attaques les plus meurtrières de son histoire, comme pourront en témoigner Maitre Tassul et Maitre Okroka actuellement présents sur place.

An l’absence de Maitre Keishara Pulawr, et dans l’attente de la désignation d’un nouveau Grand Maitre à la tête de notre Ordre, j’ai été nommé par le Conseil pour arbitrer cette séance. Nous évoquerons donc plusieurs sujets qui concerne notre Ordre directement, et nous allons commencer par discuter de l’Enclave de Mustafar. »

Suivrait ensuite Sluis Van, la République, le Sénat, éventuellement. Peut-être plus. Le zeltron s’interrompit, car non loin de lui Knucar Vudetu s’était levée pour s’avancer vers l’assemblée :

« Nous aimerions connaître vos récits de cet événement tragique. Vos impressions, vos ressentis, et peut-être pour certains vos découvertes. »

Arlaam Tassim opina doucement du chef avant d’écarter les bras vers la petite foule disciplinée :

« Chacun votre tour, nous vous écoutons. »